Traçage Evenos (Perte et Fracas)
En 2006, Jean-Pierre Lucot et Jean louis Deplaye, spéléologues Varois découvrent une petite perte à proximité du ruisseau temporaire des Crottes. Elle est située 2 km en amont de la Foux de Sainte-Anne d’Evenos , au nord de l’Iero Prefoundado. Ils aménagent un barrage pour dévier l’eau directement dans la perte.
En 2007, une vaste opération de pompage est organisée sur les 2 siphons de la Foux, pour permettre aux spéléologues d’atteindre la trémie terminale. Des travaux conséquents permettent d’explorer une nouvelle salle d’environ 20 mètres de diamètre, mais des blocs très instables, situés dans le passage s’écroulent et bouchent l’accès de cette salle. Trop dangereux, l’opération est arrêtée.
En Janvier 2010, le Spéléo-club de Sanary découvre un passage dans la fameuse perte et explore une galerie d’une cinquantaine de mètres.... Mais, un épisode pluvio-orageux d’une dizaine de jours empêche toute nouvelle intrusion.
Sous l’impulsion du Spéléo-club de Sanary, SpéléH2O et le CDS 83 avec la participation de l’université de Provence (projet KarstEAU) organisent un traçage dans Perte et Fracas....
Surveillance :
La surveillance fut effectué sur les sources et les cours dʼeau suivants : Le Rau de la Bérenguière, la Foux de Sainte-Anne et la Reppe situés sur la commune dʼEvenos, Bonnefont, Mère les fontaines, le lʼAbus, la Reppe souterraine et le Destel situés sur la commune dʼOllioules.
La périodicité fut fixée à un échantillon d’eau, par jour et par émergence, sur une durée d‘un mois et demi. Les échantillons ont été prélevés dans des flacons de verre anti-actinique (30 ml), conservés au frais et dans l’obscurité, puis analysé au laboratoire de chimie de l’université de Provence à Marseille.
Fluorimètre automatique :
2 fluorimètres ont permis de mesurer et d’enregistrer la fluorescence de lʼeau à la Foux de Sainte-Anne et à Mère les fontaines . La périodicité fut fixée à dix minutes.
Injection :
Perte et Fracas se situe à une centaine de mètres au nord de l’Iero Prefoundado (grosse doline) dans un ruisseau temporaire qui draine les eaux superficielles du massif des Crottes.
Le but de ce traçage est d’apporter une réponse sur l’existence éventuelle de circulations entre les eaux superficielles du ruisseau et les eaux souterraines de la Foux de Sainte-Anne.
L’étude hydraulique de perte et Fracas pourrait nous aider à mieux comprendre le mystère de l’Iero prefoundado (voir le film «la Foux de Ste-Anne, toute une histoire»).
Nous avons injecté de l’acide-Amino G le mercredi 13 janvier 2010 de 12h24 à 12h30 dans la perte du ruisseau du massif calcaire des Crottes......
Résultats :
L’étude détaillée de la courbe de concentration en fonction du temps (voir courbe ci-dessous) apporte de nombreux éléments, notamment sur :
- l’importance de la dilution de traceur
- les vitesses (vitesses de premières arrivées et vitesses moyennes d’écoulement)
- la dispersion du traceur dans le temps et dans l’espace
- les taux de restitution
Voir le film La Foux de Ste-Anne toute une histoire
Carte des sources et cours d’eau surveillés lors du traçage à Perte et Fracas
Voir Perte et Fracas le film
Voir le film des résultats du traçage à Perte et Fracas
Résultats Restitution acide-amino G - Foux de Ste-Anne d’Evenos - Traçage Perte et Fracas
Conclusion :
Le traçage effectué dans la perte a mis en évidence une relation hydraulique directe entre Perte et Fracas et la Foux de Ste-Anne d'Evenos.
On voit ressortir à la Foux un mélange d'une eau "ancienne" minéralisée et assez chaude avec une eau très récente tout juste infiltrée (Perte et Fracas) qui vient faire chuter la minéralisation et la température....
Autre infos sur le site KarstEAU.
La Foux de Sainte-Anne d’Evenos est positive, les premières particules d’acide-amino G ont étés détectées le 13/01/10 à 24h.
Tous les autres points (cours d’eau et sources) sont négatifs hormis la Reppe souterraine qui montre une légère trace d’Acide-Amino G probablement liée à la relation Foux / Reppe.
- le temps minimal d’arrivée du traceur est d’environ 12h
- la durée de restitution (temps de passage) est d’environ 35,5 heures
- la concentration maximale de sortie est de 510 ppb (Elle correspond à la valeur maximale de concentration mesurée, lue directement sur la courbe de restitution)
- la vitesse maximale est d’environ 200 m/h (Elle correspond à la vitesse d’arrivée des premières particules)
- le taux de restitution est totale, de l’ordre de 100%, ceci en l’espace d’environ 1 jour et demi, c’est énorme....
Mise à jour : le 05/02/18
Page réalisée : T.Lamarque
Article : T.Lamarque, B.Arfib
Photos : T.Lamarque
Vidéos : T.Lamarque, B.Arfib
Infographie : Spélé-H2O
Voir les courbes de résultats et télécharger le rapport sur le traçage