Traçage artificiel 

Pertes du Las à Dardennes

Accès direct :


Situation et contexte de l’étude :


 Dans le cadre de l'étude de la vulnérabilité de la source de Saint Antoine, deux campagnes de traçage chimique ont été programmées. 

 Une campagne d'injection sur le mont Faron réalisée en mars 2015 et une autre aux pertes du Las à Dardennes (Revest-Les Eaux) effectuée en juin 2015.

 Les rejets réalisés dans le Las, lors des essais de pompage du Ragas en octobre 2012 sembleraient confirmer l’existence de pertes importantes dans ce même cours d'eau, qui participeraient directement et de manière très rapide à l’alimentation de la source Saint Antoine.

 Le but de ce traçage est de fournir une réponse aux circulations possibles entre les eaux superficielles du Las et les eaux souterraines de la source Saint Antoine.

Présentation générale du cours d'eau du Las :

Le Las est situé sur le territoire des communes du Revest-les-Eaux et de Toulon. 


 C’est un petit fleuve côtier. Il prend sa source dans la retenue de Dardennes, elle-même alimentée par les sources de Dardennes.


 Le Las s’écoule dans la direction nord-est/sud-ouest et traverse une zone rurale, mais aussi une zone fortement urbanisée. 


 Son exutoire se situe dans le port militaire de l’arsenal de Toulon, sa longueur est d’environ huit kilomètres.


 Le Las est alimenté principalement par les sources de la retenue de Dardennes, mais également par d'autres sources karstiques (Baume de Dardennes et Saint-Antoine), ainsi que par des cours d'eau temporaires (vallons et affluents) et les eaux pluviales des routes qui l'entourent (notamment, la RD 46).


 Tantôt naturel, tantôt artificiel, il peut être découpé en quatre zones distinctes :


Mise à jour : le 18/09/25


- le Las amont ou la Rivière de Dardennes (de la retenue à Dardennes)


Page réalisée : T.Lamarque

Article : T.Lamarque, P.Maurel, Cécile Baudement

Photos : T.Lamarque, P.Maurel 

Vidéos : T.Lamarque, 

Infographie : Spélé-H2O 

Topographie : CDS 83

Schémas Scientifique : T.lamarque


- le Las aval (de Dardennes au Jonquet)


-la Rivière Couverte (du Jonquet au Pont Neuf)


-la Rivière Neuve (du Pont Neuf à Lagoubran)


 Notre étude se situe à Dardennes entre les 2 premières zones : le Las amont et le Las aval.

Contexte géologique des pertes du las :

Lors de son histoire géologique, la région a subi d’intenses phases de déformation, dont la compression Pyrénéo-Provençale datant de l’Eocène. 


 Il est possible d’identifier des traces de cette grande phase avec la présence de grands chevauchements dans la région toulonnaise, et particulièrement un chevauchement entre le Gué de Dardennes et le barrage du Revest-les-Eaux. 

 Dans cette zone, les couches géologiques sont comprimées et grâce à des systèmes de failles des couches profondes et donc très anciennes sont à nouveau en surface. 

 Les couches géologiques du Trias (en orange sur la carte géologique), fracturée et déformée, se trouvent ainsi à l’affleurement. Ce calcaire triasique est très transmissif, l’eau pénètre naturellement grâce à des fractures en profondeur.

 Au niveau du Pont Saint Pierre, le Las s’écoule sur des calcaires duJurassique inférieur possédant des alternances marneuses. Les intervalles calcaires sont karstifiés et possèdent des fractures où l’eau peut circuler. 

 Des pertes ont été localisées près du Pont Cigalon, celui-ci se situe précisément sur la zone de faille mettant en contact les dolomies du Jurassique supérieur et les calcaires à faciès Urgonien (Barrémien). 

 La zone entre le Pont cigalon et le dégrilleur correspond à une intense zone de déformation, la roche est fracturée et «broyée» créant ainsi des vides où l’eau peut s’infiltrer. Cette zone de faille s’étend environ du Pont cigalon jusqu’au dégrilleur englobant ainsi le karst profond de Saint Antoine.

Perte localisée du Las à Dardennes (Pte 1) :

La perte localisée à Dardennes par les frères Maurel se trouve au hameau de Dardennes en contrebas du jeu de boules entre la cascade et le pont de Dardennes. Cette perte est dans la zone la plus propice à un traçage artificiel, c'est-à-dire entre le seuil et le pont de Dardennes.


 Elle se situe sur une grande zone de faille avec des structures géologiques profondes. De plus, cette zone implique des couches géologiques du Trias qui sont des calcaires très fracturés et karstifiés. Ces roches sont perméables et facilitent ainsi le passage de l’eau souterraine.

 D'après le récit des explorateurs, la perte de Dardennes est un trou béant où se développe (2 m plus bas), une diaclase étroite en amont et en aval. L'eau du Las est absorbée sans "siphonnage" de l'eau en profondeur (-3 m).

 La perte du Las à Dardennes a la particularité d'absorber une partie de l'eau du Las en étiage, gage que cette perte drainera bien et rapidement le traceur en profondeur.

la perte du Las à Dardennes ouverte en 2005 par les frères Maurel 

Injection dans la perte du Las à Dardennes (Pte 1) le 12 juin 2015 :


Lieu de l'injection : Dans la perte du Las à Dardennes. Elle se situe en contrebas du jeu de boules en rive gauche du Las.


Traceur artificiel : Le traceur artificiel employé pour ce traçage est de l'uranine, appelé communément Fluorescéine. La fluorescéine a été achetée en solution concentrée chez ArtEColor (Lozanne- France), conditionnée en 1 bidon de 25 kg.

 La teneur en fluorescéine de la solution est de 30%. 1,6 kg de solution concentrée de traceur ont été injectés représentant 480 g de fluorescéine poudre. La fluorescéine est un colorant fluorescent, visible à forte concentration avec une couleur verte et invisible à faible concentration.


Participants : Thierry Lamarque, Philippe Maurel (Spélé-H2O), Luc Rossi (SyERA), Cécile Baudement, Thérèse N'Dah, Johan Jouves (Université Aix-Marseille), Mohamed Midoun (2MConseils) Patrice Soubigou (Véolia), Christian Maurel, André Taxil (Val d'AS)

Surveillance et analyse :


Pour cette étude, la source de Saint Antoine et la Baume de Dardennes sont suivies en continu par fluorimètres de terrain (à partir du 21/05/15) . Pour les autres exutoires, le suivi a été assuré par prélèvements d'eau manuels (à partir du 12/06/15). À noter, l'installation et l'utilisation d'un préleveur automatique sur la source Saint Antoine (à partir du 12/06/15).


 Pour les prélèvements d'eau manuels sur les sources (Saint Antoine, CTIR, Cigalon et la Baume de Dardennes) et sur le cours d'eau (Las originel), la périodicité est fixée à un échantillon d'eau 1 fois par jour pendant 5 jours, puis 1 fois tous les 2 jours pendant 1 semaine, et au-delà, la durée sera adaptée en fonction des premiers résultats et des points de suivi. 


 La station de Rodeilhac (puits Peyret) est suivi exclusivement par son propriétaire (4 à 5 fois par semaine).


 En parallèle, nous contrôlons les débits sous les ponts, l'eau pénétrant dans la perte, le débit de la cascade de Dardennes et la prise d'eau du Béal.


Le traçage artificiel réalisé le 12 juin 2015 a fait l'objet d'un suivi continu jusqu'au mois d'août 2015. Durant ces 3 mois, des échantillons d'eau ont été prélevés sur le terrain au niveau des sources et captages dans et aux alentours du Las afin de détecter les molécules fluorescentes du traceur injecté par analyse sur fluorimètre fixe. 


 Ce suivi était complété par des mesures en continu (toutes les 15 minutes) sur 2 sites équipés de fluorimètres de terrain (source Saint Antoine et Baume de Dardennes). Lors des tournées, les données des fluorimètres sont analysées in-situ, puis stockées sur l'ordinateur ACER H2O. Ces appareils nous permettent de vérifier instantanément le passage des traceurs. 


 Les autres points de suivi sont analysés au fluorimètre 273 le 25/08/15 au local de Spélé-H2O à Six-Fours.

Pluviométrie avant et pendant restitution :


Depuis mai 2015, la région n'a pas subi de pluie. Le Las a un débit très bas. Les conditions devenaient idéales pour lancer l’opération de traçage. 

 Pour cette campagne, outre la station de météo France (Toulon), nous utilisons également le pluviomètre installé par l'université d'Aix-Marseille sur l'usine du barrage de Dardennes. L'influence de l'orographie a montré par le passé que les précipitations sont plus abondantes sur le relief (Dardennes) que sur le littoral (la Mitre). De plus, le pluviomètre de l'université (placé en amont de la perte) enregistre également les données horaires, ce qui nous permettra de connaitre avec exactitude la quantité d'eau tombée sur Dardennes en fonction de l'heure. 


La pluie dès le soir :


 Le 12 juin au soir (de 21h à 23h), soit quelques heures après les injections de la fluorescéine dans la perte du Las à Dardennes, la région subit des pluies plus ou moins importantes mais relativement fortes et intenses sur Dardennes : pas loin de 30 mm.


Idem, en ce qui concerne la nuit du 13 juin (entre 22h et 0h00), la région subit de nouvelles averses, cette fois-ci plus importante sur Toulon (20 mm) que sur Dardennes (13,6 mm). Nous verrons dans la suite de ce résumé que ces précipitations ont gêné la restitution du traceur sur la source de Saint Antoine.

Observations terrain, météo, débit las aval et turbidité source Saint Antoine :


Les précipitations dans la nuit du 12 et du 13/06/15 ont nettement perturbé la campagne de traçage artificiel sur la perte du Las à Dardennes. Nous avons observé dans la soirée du 12 au 13/06/15 (30 mm) des fortes pluies sur le barrage de Dardennes entraînant une petite crue dans le Las amont.


 Cette eau boueuse et laiteuse provient des rives droites de la retenue de Dardennes collectées par le canal de colature et a eu pour conséquence d'obturer la perte de Dardennes (nous estimons que cela s'est produit vers 23h00).


 Nous l'avons donc débouchée le lendemain (13/06/15) à 14h. Du coup, l'eau laiteuse et turbide a pénétré dans la perte (à partir de 14h00). 


 Le soir même (dans la nuit du 13/06/15-23h00), nous observons de nouvelles précipitations, mais cette fois-ci sur Toulon et notamment le mont Faron (20 mm). Dès le lendemain (14/06/15), on observe une petite crue éclair à la source Saint Antoine (le niveau d'eau sur l'échelle passe de 12 cm à 26 cm), par contre, l'eau est claire.

 Le 15/06/15, la décrue est observée à Saint Antoine, par contre l'eau semble légèrement turbide (couleur jaune)

 Le 16/06/15, l'eau de Saint Antoine est turbide (légèrement marron)

 Le 17/06/15, la conductivité de l'eau de Saint Antoine à évolué, elle passe de 630 à 616 μS/cm. 


 Un autre problème :


l'irrégularité du débit dans le Las aval (photos de la cascade) sûrement due aux différents lâchers d'eau du barrage de Dardennes (notamment avec le lavage des filtres) et enfin l'inconstance du débit au niveau de la prise d'eau du Béal (colmatage de feuilles et nettoyage des riverains) qui a pour conséquence de faire fluctuer le débit dans le Las aval où se trouve la perte de Dardennes.


 Nul doute que les précipitations, la fluctuation du débit et la turbidité auront un impact sur l’analyse de la restitution du traceur.

St Antoine le 16/06/15-13h30

Cond.électrique : 630 μS/cm

Température : 15,6 °C

Débit : 115 l/s

Eau turbide marronée

St Antoine le 13/06/15-10h05

Cond.électrique : 629 μS/cm

Température : 15,5 °C

Débit : 128 l/s

Eau claire

Perte de Dardennes le 13/06/15-12h56

Perte de Dardennes le 15/06/15-13h54

Résultats du suivi en continu (traçage perte de dardennes) sur la source Saint Antoine :


Le graphe ci-dessous montre un signal de fluorescence très net en ce qui concerne l'uranine, la restitution est bien structurée avec une fluorescence largement supérieure aux variations naturelles du bruit de fond et de la turbidité.

Variation du bruit de fond de l’uranine en fonction du signal d’acide amino G :


Durant le suivi du traçage de la perte du Las à Dardennes (le 12/06/2015), un événement pluvieux a perturbé la turbidité et le bruit de fond naturel de l’eau de la source Saint Antoine. Ces variations perturbent l’interprétation des données de concentration en uranine pour la détection de l’arrivée du traceur.


 Nous avons donc corrigé les variations du bruit de fond en uranine, en utilisant la relation qui existe entre le signal de l’uranine et de l’acide Amino G en dehors des périodes de traçage artificiel. La relation est établie sur les données enregistrées entre le 23/01/15 et le 6/03/15 (temps 0 à 1000 heures, figure 1) à la source Saint Antoine (données PPB obtenues par transformation du fichier mV à l’aide du fichier calibrat.dat du traçage de la perte du Las).


 Grâce à ces relations, nous allons pouvoir corriger les variations du bruit de fond de l'uranine brute en convertissant l'acide Amino G en bruit de fond sur l'uranine. Puis, nous ôtons de l'uranine brute le bruit de fond de l'acide Amino G. 


Sans correction liée à la turbidité et la matière organique (longueur d’onde de l’acide amino G), la courbe d’uranine brute (en orange sur la figure 2) augmente de manière corrélée à la turbidité à partir du 14/06/2015 14h00 (environ). En corrigeant l’effet de l’augmentation de turbidité et de matière organique dans l’eau, la courbe d’uranine corrigée (en vert sur le graphique) augmente significativement à partir du 16/06/2015 23h47, c’est l’arrivée du traceur injecté à la perte du Las à Dardennes.

Figure 1 : Données PPB.Co entre le 23/01/15 et le 8/05/15 à la source Saint Antoine, transformée à l'aide du fichier calibrat.dat du traçage perte du Las

Les concentrations de l’uranine (traçage perte de dardennes) à la source Saint Antoine : 


Les valeurs de fluorescence brutes (mV) sont converties en concentration PPB.Co par étalonnage du fluorimètre 274 à l’aide des solutions étalons, 10 PPB.Co et 100 PPB.Co réalisées au local de Six-Fours. Puis, à l'aide d'un logiciel, nous transformons les concentrations PPB.Co en PPB pour obtenir la masse de solution concentrée restituée (pour rappel 1 PPB = 1μg/l).


 La courbe de concentration montre une distribution pluri-modale, avec un pic de concentration principal bien marqué, un pic au milieu de la descente (palier du 13/03/15) suivis par 2 pics due à l'augmentation de débit suite aux pluies des 14, 15 et 16/03/15.


 La concentration maximale atteinte est égale à 48 PPB (le 11/03/15-4h00) soit 31h30 après l'arrivée des premières particules. Puis la concentration diminue jusqu'au 15/03/15 marqué par un palier (le 13/03/15 C = 22 PPB) et perturbé par 2 crues successives (le 15 et 16/03/15 C = 10,4 PPB). Du 19 au 20/03/15, petite stabilisation de la concentration (C = 1,15 PPB), s'ensuit un effet de traîne de 2 mois. Le retour à la concentration initiale à la source de Saint Antoine est quasiment atteint le 21/05/15 (C = 0,18 PPB).

Les paramétres de la restitution de l’uranine (traçage Dardennes) à la source Saint Antoine :


Tous les paramètres présentés sont calculés à partir d'une série de données acquises avant ou lors de l'opération. 


La courbe de restitution permet de déterminer les paramètres suivants :


- Le temps du début de restitution (t1 =16/06/15-23h47) et le temps de fin de restitution (t2 =26/08/15-10h14).


-La durée de restitution (tr =65 jours et 10 heures et 27 minutes soit environ 65,5 jours) : c'est le temps écoulé entre l'instant de début (t1) et celui de fin de restitution (t2). La restitution est considérée comme terminée lorsque la concentration (Ct2) s'apparente au bruit de fond des eaux de Saint Antoine. Ici, nous avons mis fin aux enregistrements.


-Le temps modal de transit (Tmodal = 10 jours et 2 heures et 56 minutes soit environ 10 jours et 3 heures) et la vitesse modale (Vmodal = 10,45 m/h) de transit sont calculés entre l'instant (to) de l'injection et celui correspondant au maximum de concentration observée (Cmax).


-La concentration maximale de sortie (Cmax =4,96 μg/l).


-La concentration moyenne du nuage de traceur (Cmoy =0,53 μg/l), la concentration moyenne du front du nuage (entre t1 et t3 Cmoy1 =1,4 

μg/l) et la concentration moyenne de l'effet de traîne (entre t3 et t2 Cmoy2 =0,083 μg/l) avec t3 = 10/07/15-15h03.


-Le temps minimal d'arrivée (tm = 4 jours et 13 heures et 10 minutes soit 109 heures et 10 minutes).


-La vitesse des molécules les plus rapides (Vmax = 23,3 m/h)calculée entre l'injection (to) et le début de restitution (t1).


-Le rapport R (2,23) de la vitesse de transit à la vitesse modale, il caractérise la vitesse de la montée des concentrations.

Flux et masse restituée de l’uranine (traçage Dardennes) à la source Saint Antoine :


Ce paramètre exprime la quantité de traceur qui ressort pendant un temps donné. Le produit du débit par la concentration exprime à un instant donné le flux du traceur qui passe à l'exutoire. L'intégration de la courbe de flux permet de calculer la masse de traceur restituée à l'exutoire. Le rapport entre la masse restituée et la masse initialement injectée détermine le taux de restitution. 

 La masse restituée à Saint Antoine est calculée à l’aide de la mesure du débit. La masse restituée (Mr) correspond à la somme des produits de la concentration par le débit durant chaque laps de temps d'enregistrement (ici, toutes les 15 minutes). 


La masse totale restituée au 26/08/15-10h14 est de 258 g soit environ 54 % (taux de restitution) de la masse injectée (480 g).

Résultats de l’uranine (traçage Dardennes) sur le Las originel :


En étiage, les eaux du Las originel proviennent en grande partie du Béal, lui-même alimenté par les eaux de Saint Antoine. 


 Pour rappel, lors du traçage au mont Faron, nous avions détecté l'uranine sur le Las originel. 


 Une nouvelle fois, le traceur détecté sur Saint Antoine se retrouve à nouveau dans le Las originel. 


 Le bruit de fond du Las originel oscille entre 2,83 et 3,11 mV du 15/06 au 16/06/15. Les échantillons précédents se sont cassés dans le réfrigérateur. 


 Tout comme la source Saint Antoine, la turbidité de l'eau a compliqué les analyses, bref c'est à 9h46 le 17/06/15, que le traceur est détecté (voir tableau ci-dessous).


 Nous n'avons pas effectué de flaconnage le 18, 20, 21, 23 et 24/06/15, et sans suivi régulier (pas de fluorimètre terrain) nous ne pouvons pas décrire les modalités de transit du traceur entre Saint Antoine et le Las originel.


 L'analyse des échantillons du 17/06 au 25/06/15 (date de fin du suivi) montre la présence de fluorescéine dans le Las originel. 


 Lors de notre passage le 03/08/15 , il n'y avait plus d'eau, dans la rivière.


Pour conclure, la fluorescéine est détectée dans le Las originel du 17/06/15 au 25/06/15 (date de fin de suivi). Précisons, que l'eau du las originel provient de Saint Antoine amenée par un canal souterrain (le Béal) et que dans ce cas précis (étude 2015), il n'y a aucune connexion hydraulique naturelle entre la perte du Las à Dardennes et le Las originel.

Résultats sur les autres points d’eau surveillés :


L'uranine a été détectée sur la source de Saint Antoine et le Las originel (origine de l'eau source Saint Antoine amenée par le Béal). 


 Les autres points de suivis analysés au fluorimètre 273 (55 échantillons) donnent des résultats négatifs pour l'uranine. 

Conclusion traçage artificiel Perte du Las à Dardennes - source Saint Antoine : 


Un traçage artificiel est réalisé le 12/06/15-10h37 dans la perte du Las à Dardennes. Le Las et la source Saint Antoine sont en étiage avec un débit égal à 20 l/s (pour le Las) et 100 l/s (pour Saint Antoine) au jour de l'injection. Les pluies sur la période du 12 au 14/06/15 ont perturbé la restitution par une petite crue (500 l/s à Saint Antoine) et une turbidité conséquente sur la période du 13 au 15/06/15. La fluorescéine est détectée après les crues, le 16/06/15 au soir avec un débit de l'ordre de 100 l/s, puis 50 l/s en fin de période de surveillance (du 16 au 26/08/15). 


 480 g d'uranine préalablement mis en solution ont été injectés dans la perte du Las à Dardennes. Le traceur, était poussé par le débit naturel du Las entrant dans la perte. 


 La distance séparant la perte du Las à Dardennes de Saint Antoine est d'environ 2540m à vol d'oiseau. 

 La fluorescéine apparaît 4 jours et 13h10 après l'injection à la source, mais ensuite reste très longtemps présente dans les eaux (65,5 jours et plus).


 La vitesse de circulation la plus rapide est donc approximativement de 560 m par jour (ou 23,3m/h).


Le temps modal de transit (environ 10 jours) et la vitesse modale de transit (250 m/jour ou 10,45 m/h) sont faibles.

 La concentration maximale est de 4,96 μg/l. La concentration moyenne est égale à 0,53 μg/l.


La masse restituée (258 g) est inférieure à la masse injectée (480 g) ce qui nous donne un taux de restitution moyen de l'ordre de 54%. Ce taux moyen de restitution pour ce traçage est très certainement dû au piégeage d'une partie du traceur dans la zone capacitive induisant une restitution très longue dans la limite du bruit de fond naturel du traceur. 


Quoi qu'il en soit le traçage de la perte du Las à Dardennes, met en évidence une relation hydraulique souterraine avec la source de Saint Antoine.

Simulation d’une pollution à la source Saint Antoine : 


La simulation du transit de substances polluantes nocives en utilisant des substances non toxiques est une démarche fréquemment envisagée, mais les différences de propriétés physiques et chimiques de ces substances (souvent probables) sont à prendre en compte car la fluorescéine ne s’apparente pas à des hydrocarbures. Le toxique devra posséder des propriétés physico-chimiques (adsorption-désorption dans les argiles, diffusion-dispersion, solubilité ou insolubilité dans l’eau etc...) analogue à la fluorescéine.


 De plus, il faudrait que les conditions hydrodynamiques soient similaires à celles des traçages or comme nous le voyons sur le graphique ci-dessous les conditions hydrologiques de Saint Antoine sont fortement contrastées entre périodes d'étiage, basses, moyennes et hautes eaux. En fonction de ces conditions, les résultats seront différents (vitesse, dilution etc...) et fluctuants. Pour nos traçages, considérons que les injections ont eu lieu sur une période de moyennes eaux pour le mont Faron et d'étiage pour Dardennes. 


Nous nous proposons de retenir, les éléments les plus significatifs dans l’hypothèse ou dans l’éventualité d’une pollution accidentelle dans les pertes du Las :


- Le traçage a démontré la relation entre les eaux d'injection de la perte du Las à Dardennes et les eaux de la source de Saint Antoine.

- En 109 heures et 10 minutes (4 jours et 13h10) les premières particules du traceur ont été détectées dans la source (C = 0,007 μg/l).

- Le temps modal de transit est de 243 heures (environ 10 jours) pour les particules les plus concentrées (1,4 μg/l).

-La durée de restitution du traceur est d’environ 65,5 jours.

-La totalité du traceur n’a pas été entièrement restituée (54 %).


Idem, nous nous proposons de retenir, les éléments les plus significatifs dans l’hypothèse ou dans l’éventualité d’une pollution accidentelle dans les pertes du Las :


-Le traçage a démontré la relation entre les eaux d'injection du ragage du mont Faron et les eaux de la source de Saint Antoine. 

-En 125 heures et 19 minutes (5 jours et 5h19) les premières particules du traceur ont été détectées dans la source (C = 0,18 μg/l). 

-Le temps modal de transit est de 156 heures et 49 minutes (environ 6,5 jours) pour les particules les plus concentrées (48 μg/l).

- La durée de restitution du traceur est dʼenviron 72,5 jours.

- La totalité du traceur nʼa pas été entièrement restituée (50,66 %).

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