Tunnel de Lave (Tube à lave)

Nous avons visité en octobre 2015 une petite portion d’un tunnel de lave lors de notre voyage en Islande. Si à Lanzarote il reste des cavités volcanique en accès libre, c’est un peu moins le cas en Islande où tout est business. Pour faire une visite guidée de 3 heures, on vous demandera pas loin de 80 euros.... Bref, après quelques recherches sur Google Earth nous localisons un tube à lave sur la péninsule de Reykjanes : la grotte basaltique de Leidarendi.

Elle est située dans le champ de lave de Stora-Bollahraun, qui date de 2000 ans. Trouvé en 1992, Leiðarendi signifie en islandais «la fin du voyage» et tire  son nom d’une carcasse de mouton découverte au fond de la cavité. Elle se développe sur un peu moins d’1 km.

Les tunnels de lave sont des grottes formées par des roches volcaniques, le plus souvent de type basaltique et ressemblent énormément à nos grottes calcaires. ils sont pour la plupart situés à proximité des volcans de type effusif (la lave émise est pauvre en silice et très fluide). On distingue 2 types de laves basaltiques qui se présentent sous deux formes initiales différentes : pahoehoe (de l'hawaïen qui signifie « lisse et doux ») et ‘a’a (de l'hawaïen qui signifie « rocailleux et brûlant »).

Les tunnels de lave sont formés en principe par des laves basaltiques de type pahoehoe.

Le troisième tube à lave se nomme «la Cueva de los Naturalistas», aussi appelée la grotte des Pigeons de Masdache, elle s’est créée lors de la phase finale de l’éruption du volcan Timanfaya vers 1730-1736. La lave est de type pahoehoe. En son milieu, il y a deux tunnels anastomosés séparés par un énorme pilier et quelques spéléothèmes du genre coulé stalagmitique  non pas en calcaire, mais en basalte. La grotte de lave peut être fait en traversée car elle possède 2 lucarnes séparées par un développé d’à peu près 500 m. Nous avons constaté ci et là des corniches et des terrasses, et exploré après un ramping étroit une petite salle parsemée de stalactite basaltique figée lors de l’égouttement de la lave.

Nous avons exploré en octobre 2016 trois tunnels de lave lors d’une expédition à Lanzarote. Les 2 premiers font partie du célèbre réseau volcanique touristique et terrestre de « Los Verdes - Jameos del Agua » qui s’étend depuis le volcan Corona jusqu'à l’océan sur plus de 6 km. Il se prolonge ensuite sous la mer sur 1,5 km, nommé par les locaux « le tunnel de l’Atlantide », il serait unique en son genre et le plus long trouvé à ce jour. 

La formation de cette vaste excavation volcanique remonte à la dernière activité éruptive du volcan de la Corona, ou Montaña Corona datant d’il y a 3 000 ans.

Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de visiter les deux grottes touristiques, la cueva de los Verdes et notamment le site aménagé Jameos del Agua où se trouvent les minuscules crustacés aveugles et endémiques, les Munidopsis polymorpha.

Mise à jour : le 07/02/18


Site réalisé : T.Lamarque

Contenu : T.Lamarque,

Photos : T.Lamarque, V.Mercier, S.Maiffret

Vidéos : T.Lamarque, S.Maiffret 

Infographie : Google Earth

Grâce aux photos aériennes, nous avons pu remarquer plusieurs cavités d’effondrements entre la cueva de los Verdes et le volcan de la Corona. Ces affaissements, sont en fait des entrées potentielles dans la partie libre du réseau souterrain volcanique. Nous avons donc visité la « cueva de la Paloma » (c’est ainsi qu’elle s'appelle sur la carte google) qui se situe 2 km en amont de la cueva de los Verdes. c’est une immense lucarne d'effondrement qui mène à 2 réseaux,  l’un en amont, en direction du volcan, l’autre en aval en direction de los Verdes.

Les deux magnifiques porches des 2 tunnels (amont et aval) atteignent les 50 mètres de hauteur. Nous avons exploré le réseau amont sur un peu moins d’un kilomètre. C’est une large galerie d’une trentaine de mètres de diamètre entrecoupée ci et là de blocs gigantesques et d’amas d’éboulis obstruant souvent le passage. Un fort courant d’air nous permet de trouver au fur et à mesure le cheminement. Tout le long du parcours jouxte une large banquette parfois surdimensionnée qui  nous rappelle les différentes phases de formation de ce tunnel volcanique. Pris par le temps, nous stoppons la progression au bout d’1 km sur un large et profond couloir mi-teinté de blanc, le courant d’air est toujours aussi omniprésent et la galerie très dimensionnée (15 à 20 m)...  Nous n’avons pas le temps d’aller dans le réseau aval, qui a l’air tout aussi intéressant et dantesque.

Rapidement, nous avons effectué une autre cavité (repéré la veille sur google). Elle est proche de la cueva de los Verdes. Nous ne connaissons pas son nom. L’entrée de la cavité est un puits d’effondrement. Elle est protégée par une porte fermée et un large et épais grillage dans lequel nous arrivons à nous faufiler. Une échelle fixe d’une dizaine de mètres nous permet d’atteindre un réseau descendant de dimension moyenne (5 à 10 mètres). En quelques minutes nous débouchons sur une belle galerie tubulaire semi-noyée (4 m). Faute de temps et de matos, nous n’avons pas poussé l’exploration plus loin. c’est peut-être un départ qui nous amène sur le fameux tunnel de l’Atlantide..... 

Sur ces photos, on voit bien la formation d’un contour solide telle une carapace.

Le volcan Corona 

Lanzarote

Entrée de la cueva de Paloma

Par endroits le toit du tunnel de lave s’est effondré, laissant apparaitre une multitude d’entrée dite «lucarne» dans le réseau basaltique. Sur google Earth, on peut retracer le cheminement de la lave canalisée lors de l’éruption du volcan il y a 3000 ans.

Lucarne amont et lucarne aval de la cueva de Paloma

Cavité d’effondrement proche  de la cueva de los Verdes

Par endroit, il faut retrouver le chemin

Nous stoppons la progression dans ce large tunnel

À droite la banquette basaltique

Banquette basaltique

Le réseau se sépare en 2 parties, haute et basse

Le réseau amont en direction du volcan Corona

Tube proche de l’entrée

Les galeries sont impressionnantes

l’entrée de la cavité est protégé par un grillage

Rocher basaltique comportant des stries

Serais-ce le fameux tunnel de l’Atlantide ?

Ci-dessous la seconde Lucarne du tube à lave basaltique de la cueva de los Naturalistas 

Ci-dessus la première Lucarne du réseau basaltique 

Les galeries sont de belles dimensions (5 à 10 m)

Quelques spéléothèmes, notamment une salle tapissée de stalactite basaltique

Super-motivé, nous nous rendons sur place et là, surprise plusieurs bus sont stationnés à proximité de la grotte. c’est un gros spot pour les professionnels islandais et l’enjeu économique semble important. Nous pénétrons dans la cavité et au bout de 10 minutes on tombe sur un groupe qui revient du fond. On se fait sermonner par un guide avec qui nous avons du mal à lui expliquer que nous sommes des spéléologues. Bref, nous continuons la progression et nous sommes à nouveau stoppés par un autre guide, nouvel échange d’amabilités et on s’en sort avec un «I don’t understand what you say», il nous laisse passer... On pousse un peu plus loin et encore un autre groupe...C’est une véritable autoroute à touriste, nous décidons de rebrousser chemin....

La belle lucarne de la grotte de Leidarendi

Bref, au cours de cette brève visite, nous avons pu voir de magnifiques spéléothèmes, c’est-à-dire des concrétions de lave (stalactites et stalagmites basaltiques), formées par les éclaboussures lors de la phase refroidissement (lave pâteuse)... On trouve dans la première partie du réseau des couleurs assez inattendues, notamment un rouge très vif qui serait dû à une lave cuite à très forte chaleur. On observe également tout au long du tunnel, des petites banquettes et parfois des planchers suspendus qui correspondent aux différentes variations du niveau de l'écoulement de la lave lors de la vidange finale.

Stalagmite basaltique grotte de Leidarendi

Stalactite basaltique grotte de Leidarendi

Le tube d’entrée aux couleurs vives rouges

Pour faire court : les coulées de lave se déversent du volcan et empruntent le relief le plus adapté à sa fluidité. Il se forme le plus souvent une sorte de rivière de lave bien canalisée.

Au contact de l’air, la lave en surface se refroidit et façonne une croûte solide (sorte de carapace) de forme plus ou moins tubulaire. En son coeur, continue à s’écouler la lave en fusion. Une fois que le conduit n’est plus alimenté en amont par l'éruption du volcan, la lave fluide se retire vers l’aval créant un réseau de galeries souterrain qu’on appelle tunnel de lave. Ils seront pénétrables une fois les parois bien refroidies, si bien entendu une entrée qu’on appelle lucarne (Skylight) se créer lors d’un effondrement du toit du conduit. Ces tunnels de lave développent parfois des dizaines de kilomètres et sont présents en grande quantité à  Hawaii, aux îles Canaries, à La Réunion, aux Açores et en Islande. Nous avons eu la chance d’en visiter en Islande et sur l’ile de Lanzarote.