Opération d’essais de pompage du Ragas

Situation et contexte de l’étude : 

   

   Cette opération s’effectue dans le cadre d’une recherche d’eau alternative au barrage de Dardennes. Ces essais de pompage sur le Ragas via le tunnel souterrain du Ragas permettra de préciser les capacités hydrogéologiques du système karstique de Siou Blanc.


    Les eaux du ragas proviennent en partie du massif de Siou-Blanc (voir traçages Siou-Blanc). 


    Le massif de Siou-Blanc est un  plateau karstique qui  s’étend du nord de Toulon  à Signes sur une surface de 9 km sur 12 km.


    Les eaux souterraines de ce système karstique aboutissent dans la retenue de Dardennes via différents exutoires (le Ragas, la grande et petite Foux, le Figuier, le Rabas, le Rerabas, les Platanes, le Renard, la Route, l'Olivier, la Rebonne et le vallat des Roux.

Présentation de la retenue de Dardennes : 

   

  Plusieurs sources donnaient jadis naissance au cours d’eau du Las ou de Dardennes. Elles s’épanchaient au pied du pittoresque village du Revest, dominé par l’imposante «montagnette» du Mont Caume, puis allaient se jeter à la mer au fond de la petite rade.


    Depuis la construction du barrage en 1912, les sous-écoulements de ces sources sont noyés la plus grande partie de l’année.

   

    Lorsque le barrage est plein, l’eau se trouve à la cote 123 m mais en période de sécheresse, elle peut descendre à la cote 110 m.


    Le Ragas, situé quelques centaines de mètres en amont, fait office de regard sur la nappe d’eau qui alimente ces sources. Quelques jours par an, après les fortes pluies d’automne et de printemps, les conduits souterrains de l’aval devenant trop étroits pour tout absorber, les flots tumultueux remontent dans le Ragas pour exsurger.

   

    Tel un torrent, à travers les grilles du portail, l’eau vient alimenter ce fleuve colérique. Les mesures effectuées au déversoir du barrage ont permis de constater des crues allant jusqu’à 60 voire 80 m3/s.


    Un déversoir latéral long de 105 m et arasé à la cote 123 m, permet l’écoulement des crues d’environ 117 m3/s, quand l’eau est à ras du barrage (cote 125 m) vers le «canal des fuites». Celui-ci fait suite à deux rapides maçonnés qui amènent l’eau en aval, dans le lit de la rivière.

Le barrage proprement dit est de type barrage-poids, en maçonnerie de moellons et mortier de chaux hydraulique. Il forme un arc de cercle et mesure 175 m de long. La hauteur totale de l’ouvrage, au-dessus de la risberme (cote 91,4 m) atteint 33,6 m et la charge d’eau effective (lorsque la retenue est à la cote maximale de 123 m) est de 31,60 m. La retenue forme un lac de 200 à 300 m de large sur 600 m de long pour une capacité de 1.100.000 m3.

Déversoir latéral

Usine

Canal des "fuites"

Rapide 1

Rapide 2

Tunnel Ragas

Pont Romain

Présentation du Ragas : 

   

      Au fond d’un vallon encaissé, s’ouvre un majestueux porche qui se crève par un vaste puits (le Ragas) sur l’arrivée d’eau qui remplit le barrage de Dardennes, destiné à l’alimentation en eau de Toulon et situé moins d’un kilomètre en aval. 


       Le Ragas, orifice d’un gouffre de 15 à 20 m de hauteur sur 5 à 10 m de large s’ouvre à la base d’une muraille calcaire où commence la vallée de Dardennes. Elle déverse dans un vallon lors des fortes pluies d’orages, d’énormes quantités d’eau, aussitôt disparues après les pluies.


    Le Ragas est un regard vertical sur le plus important exutoire du Plateau de Siou Blanc.

Téléchargez le profil Topographique

Crue du Ragas en 1999

Présentation du tunnel du Ragas : 

   

   En 1865 le fameux tunnel du Ragas (900 m de long) rejoint le puits noyé du Ragas (92-93 m N.G.F). Les 20 derniers mètres sont creusés à même la roche. Trois regards donnent accès au souterrain dont une fenêtre par un plan incliné (fenêtre du Ragas). L’ouvrage permet de faire écouler l’eau du Ragas (91,5 - 91,95 m N.G.F) jusqu’à la route (91,10 m N.G.F.) et dans le cours du Las.

Siphon Ragas à la cote 91 m NGF

Jonction gouffre Ragas - vannes de têtes tunnel ragas à la cote 91,95 m NGF

Vannes de têtes pour prises d’eau dans le ragas

Préparatifs avant les essais de pompage : 

   

   Les essais de pompage du Ragas seront réalisés via les anciennes canalisations de la galerie souterraine du Ragas (tunnel du Ragas), néanmoins nous devons faire face à plusieurs contraintes :


  1. -inspecter le puits de la Loude (fenêtre M), car ce dernier semble être obstrué.

  2. -envoyer des plongeurs pour ouvrir les vannes de têtes au fond du tunnel du Ragas (celles-ci étant fermés depuis 1995)

  3. -bouchonner la canalisation de jonction entre l’eau contenu dans le barrage (via la fenêtre du Ragas) et les tuyaux de la galerie souterraine.

  4. -Installer un tube guide sonde d’une trentaine de mètre dans le siphon du Ragas pour permettre la descente à la cote 92 m NGF des sondes de mesure.

  5. -retrouver, «détamponner» et équiper la source du Platane et du Figuier (mise en place d’une sonde de mesure).

  6. -équiper de sondes de mesure les sources avoisinantes (Baume de Dardennes et source Saint Antoine).

  7. -topographier et tracer, un profil en long entre l’usine de traitement des eaux et le Ragas.


    La pluspart de ces opérations ne pourront se faire que si et seulement si la hauteur d’eau du barrage se situe en dessous de 101 m NGF. 

Présentation des sources de la retenue de Dardennes : 

   

   Au début du 20ème siècle, les ressources locales en eau sont rapidement insuffisantes (les eaux du Ragas, de Saint Antoine, de la baume de dardennes et de Saint-Philip), notamment au cours des années 1903-1908 qui sont exceptionnellement sèches.

       

    La mise en service du réseau d’égouts à chasse (le 15 mai 1908), les besoins croissants de la population et de la Marine amènent la Compagnie Générale des Eaux à reprendre le vieux projet de barrage de la vallée de Dardennes. Projet ambitieux, délicat et soumis à de vives polémiques...


    Une autre solution serait d’optimiser le débit de l’exutoire du tunnel du Ragas, en bétonnant l’orifice des exutoires que sont la petite et grande Foux, le Rabas, le Rerabas, le Pin, le Figuier et le vallat des Roux. Cette manoeuvre est tentée en 1908. Les eaux de ces sources trouvent de nouveaux cheminements et la Compagnie Générale des Eaux doit se résoudre à construire le barrage en 1912.

Inspection du puits de la Loude (11 mai 2012) : 

   

   Le but de cette inspection est de déterminer dans quel état se trouve ce puits, s'il permet toujours l'accès au tunnel du Ragas et, si possible, d'inspecter la conduite à proximité de la base du puits.


    Pour mémoire, lors des plongées de septembre 93-95, ce puits permettait l'accès à la galerie malgré un tas de gravats situé à sa base.


    l’opération est réalisée par Spélé-h2o et Luc Rossi (Syera) grâce à un ROV.


    La paroi est en bon état apparent sur toute la hauteur inspectée.

    A environ 14m d'immersion, soit une cote d'environ 98m NGF on rencontre un premier obstacle. Celui ci obstrue quasiment la moitié du puits. Il s'agit d'une barre de fer supportant un bout de tronc et quelques pierres. L'ensemble semble assez instable, il surplombe le bas du puits d'environ 6m.


    Une fois cet obstacle franchi, on arrive sur le fond du puits (cote approximative 93m NGF), constitué de gravas, de divers déchets et de quelques bouts de bois de tailles variables.

    Il semble que le puits soit comblé sur toute la hauteur de la galerie car :

– la cote théorique du fond du tunnel (91m NGF) et sa hauteur (2m) coïncident avec la cote relevée au fond (93m NGF).

– on observe sur le bas du puits un changement de section (passant d'une forme circulaire à une forme rectangulaire) évoquant un raccord de maçonnerie entre les parois du tunnel et la base du puits.

Carte des sources tamponnées en 1908

Puits de la Loude (fenêtre M)

à 14 m premier obstacle (cote 98 m NGF)

au fond du puits, c’est obstrué  (cote 93 m NGF)

Installation du tube guide sonde dans le Ragas (11-13 septembre 2012) : 

   

   Fixation et extension du tube guide sonde du système d'alerte crue. Le haut du tube est au niveau du seuil du 3ième puits du Ragas à la côte approximative 124 m NGF.


    Désormais la longueur totale du tube guide sonde est de 30 m. le bas du tuyau devrait se situer à la côte approximative de 94 m NGF, soit 2 m au dessus de la prise d’eau du tunnel du Ragas.

    

    L’installation des sondes se fera le jeudi 13 septembre :


    Les deux sondes sont installées sur une plaquette support et séparées de 15cm. La sonde la plus basse est celle de l'université Aix-Marseille-Cerege ( n° k7043 ).

Installation des sondes STS dans la baume de Dardennes et la source Saint Antoine (5 septembre 2012) : 

   

    Dans le cadre d’un suivi environnemental nous équipons de sondes de mesure en continu, les principales sources karstiques du secteur qui sont la source de Saint Antoine et la source de la Baume de Dardennes.

  

    Baume de Dardennes :


  1. -Installation de la sonde STS n° 507735 calibre 0-500 mm (1,5m de câble) étalonnée et calibrée le 31/08/12.

  2. -Programmation en mode standard, une mesure toute les 15 minutes.

  3. -La sonde est installée dans un tube porte sonde juste en amont du barrage, avant le canal de captage.

  4. -Mise en route de la sonde le 05/09/12 à 10h15 (cette sonde est mise à disposition par l’université  Aix-Marseille-Cerege).


    Source Saint Antoine :


  1. -Installation de la sonde STS n° 710356 calibre 0-3 m (3 m de câble) étalonné et calibré le 27/07/12.

  2. -Programmation en mode standard, une mesure toute les 15 minutes.

  3. -La sonde est installée dans un tube porte sonde face à l'échelle de niveau du seuil jaugeur.

  4. -Mise en route de la sonde le 05/09/12 à 17h00 (cette sonde est mise à disposition par l’université  Aix-Marseille-Cerege).

Tunnel du Ragas, mise en place du bouchon (12 septembre 2012) : 

   

   Les plongeurs de ScaphteK mettent en place un ballon gonflable dans la conduite de drainage du bouchon amont dans le tunnel du Ragas.

  

    Ce bouchon permettra de pomper dans la conduite du tunnel seulement l'eau du Ragas, et pas celle de la retenue. La communication entre cette conduite de drainage et la conduite principale, seulement supposée à cette date, a ensuite été confirmée lors du 1er jour de l'essai de pompage.

Exploration et équipement de la source du Figuier (13-15 septembre 2012) : 

   

   Cet exutoire se trouve en rive droite du thalweg du Ragas, au fond du premier vallon perpendiculaire au thalweg. Tamponné en septembre 1908 par la Compagnie Générale des Eaux.


    Le 13 septembre, le niveau d’eau du barrage est de 103 m NGF. Nous avons pu pénétrer dans la source du Figuier qui se trouve bien plus haut que les sources du platane et de la Grande Foux  Petite entrée dénoyée d’1m sur 1 m avec une légère étroiture à mi-chemin sur 2 à 3m de longueur. Ce passage nous permet d’accéder au siphon. Il s’agit d’un vaste plan d’eau de 5 à 6 m de diamètre. Profondeur sondé : environ 7m.


     Le 15 septembre, nous descendons le ROV de l’entreprise Syera afin d'explorer le siphon et vérifier la cohérence des plans tirés des archives historique. La visibilité est très mauvaise mais la morphologie du siphon est tout à fait semblable aux plans dont nous disposons.


      Une règle de niveau est mise en place pour la surveillance du niveau d'eau. Cependant sa lecture étant très difficile suite à l'étroitesse de la cavité, sa relève est très délicate et ne sera pas utilisée par la suite.

A la recherche des sources du Platane et de la Grande Foux (17-19 septembre 2012) : 

   

   A la suite de l’ouverture légère des vannes de fond du barrage pour faire descendre le niveau d’eau du barrage de la cote 102,8 m NGF (17/09/12) à 100,3 m NGF (19/09/12), les sources des Platanes et de la Grande Foux sont dénoyées.


    L’ouverture des vannes de fond de la retenue de Dardennes (100 l/s) et l’écoulement libre de l’eau du Ragas via son tunnel (100 l/s) du 17/09/12 au 19/02/12 ont permis de faire baisser le niveau d’eau du barrage de presque 2,5 mètres.


    Par contre, nous constatons qu’avec l’écoulement libre de l’eau du Ragas via son tunnel, la Grande Foux et la source des Platanes ne coulent quasiment pas : la Grande Foux est tarit et la source des Platanes se trouvant plus bas en altitude a un débit de 3 l/s. Une autre source coule en rive gauche à quelques mètres de la source du Platane. Nous procédons à des séries de mesure tout au long de la journée.


    Observation : On s’aperçoit que la baisse du niveau d’eau de la retenue, à entrainer la baisse du niveau d’eau du Ragas, mais cette baisse n’est pas égale. Le niveau d’eau du barrage est descendu en 2 jours de 2,5 m alors que le niveau d’eau du Ragas est descendu de 1,5 m. Il y a une différence d’environ 1 m.  




Débits aux sources des Platanes et de la Grande Foux vannes usine et tunnel Ragas fermées (21-22/09/12) : 

   

  Le débit d’écoulement du tunnel Ragas en gravitaire est d’environ 90-100 l/s, Il est décidé de fermer la vanne de l’usine de Dardennes et celle du tunnel Ragas pour cesser tout prélèvement d'eau :


  1. -Fermeture de la vanne aux alentours de 19h30 le 21/09/12.

  2. -Les 2 sources ne coulent pas.

  3. -Le niveau d’eau de la retenue est de 100,43 m NGF


    Nous observons, dès le lendemain que les sources des Platanes et de la Grande Foux coulent, il est 10h13. 


   La sonde des platanes, relevée le 27/09/12, nous donne l'heure et la date exacte de la mise en eau de la source : 


  1. -Le 21/09/12 à 19h35 soit 5 minutes après la fermeture des 2 vannes, c'est quasi instantané.

  2. -Le niveau d’eau de la retenue est monté de 26 cm.


    Les mesures de débit pour les 2 sources donnent :


  1. -52 l/s pour les platanes

  2. -33 l/s pour la Foux


Les mesures de débit cumulées pour les 2 sources donnent : 85 l/s

   

Essai de pompage du 25 septembre 2012 : 

   

    Début du pompage à 9h15 :


  1. - Le niveau d’eau dans la retenue est de 101,72 m NGF.


    L’essai est dirigé par T.Cavalera. Au bout de quelques heures on s’aperçoit que le niveau du Ragas baisse très faiblement, voire pas du tout. Il y a un problème. La vessie gonflable qui se trouvait dans la conduite de drainage du bouchon amont pour empêcher le mélange des eaux entre la retenue et la conduite du Ragas s’est déplacé.


    Les eaux du Ragas et de la retenue ne sont plus isolés, du coup on pompe l’eau du Ragas et l’eau de la retenue (qui rentre par la fenêtre). C’est confirmé par la mesure de température de l’eau brute pompée à l’usine, celle-ci indique 18,2 °C, au lieu de 14,4 °C.


     Arrêt du pompage : nous devons faire intervenir les plongeurs pour qu’ils puissent tamponner à nouveau la conduite de drainage par où s’engouffre les eaux du barrage via la fenêtre.


- Hauteur d’eau seuil fenêtre : 45 cm. Il est décidé de faire baisser le niveau d’eau du barrage sous le seuil de la fenêtre.

- A 16h00, lâcher d’eau par les vannes de fond du barrage dans le Las : entre 200 et 250 l/s pour faire redescendre le niveau d’eau de la retenue sous la fenêtre du Ragas.

Essai de pompage du 26-28 septembre 2012 : 

   

   Déroulement des opérations du 26 septembre :


  1. -Arrêt des lâcher d’eau à 8h30, le niveau d’eau du barrage est bas (100,84 m NGF). 

  2. -Les plongeurs remettent en place la vessie dans la conduite de drainage du bouchon amont pour l’obturer.

  3. -Démarrage usine à 10h, l’eau du Ragas s’écoule en gravitaire et son débit est de 120 l/s.

  4. -Vanne de vidange de la retenue ouverte : lâcher d’eau à 70 l/s.

- Lancement de l'essai de pompage à 11h30.

  1. -Le niveau d’eau de la retenue est descendu de 6 cm en 4h. 

  2. -A 16h43, fermeture des vannes de vidange du barrage.

  3. -Le niveau d’eau du Ragas baisse d’1 mètre en 7 heures

- A 21h20 (heure d’été), pic anormal de turbidité. Nous partons au Ragas pour observer l’eau dans le siphon, nous effectuons un prélèvement.


    Déroulement des opérations du 27 septembre :


- A 4h30 , nouveau pic de turbidité, il est moins important que le précédent.

- A 10h30 , on vérifie le niveau d’eau du barrage et celui du tunnel Ragas via la fenêtre : c’est le même.


    Déroulement des opérations du 28 septembre :


  1. -Le débit de la pompe diminue, il est décidé de l’arrêter en début d’après midi.

- A 12h20 (heure d’été), il y a 0,23 m au dessus de la sonde hydreka, le niveau d’eau atteint est 94,61m NGF, nous perdons toujours approximativement 18 cm par heure.

   

    Nous profitons du dénoyage temporaire du gouffre du Ragas pour rajouter quelques colliers au tube guide sonde. Le dernier tuyau guide sonde se trouve à 2 m du palier / éboulis où devrait se situer les prises d'eau du tunnel du Ragas.

 

- De 14h à 14h15 arrêt de la pompe (débit avant arrêt 191 l/s) et fermeture de la vanne du tunnel Ragas pour faire remonter l’eau dans le gouffre du Ragas.

- A 16h27 la hauteur du barrage est de 100,60 m, ouverture des vannes de vidange de la retenue afin de pouvoir mesurer les débits aux sources des Platanes et de la Grande Foux : débit constant de 30 l/s.

Arrêt d’exploitation après l’essai de pompage du 26-28/09/12 (28-29-30 septembre / 01-02 octobre 2012) : 

   

        Suite à l’essai de pompage du 26-28 septembre 2012, la pompe est arrêtée depuis le 28 septembre (14h15) pour faire remonter l’eau dans le gouffre du Ragas et les sources de la retenue. Ainsi, nous pourrons étudier les vitesses de remontée et apporter des informations sur l’hydrodynamisme du système.


        Observations le 29 septembre 2012 :


- Météo : Pluie (8 mm)

- Débit usine tunnel Ragas : 0 l/s

- Débit vidange barrage : environ 30 l/s

  1. -A 8h00 : la Grande Foux et les Platanes ne coulent pas.

  2. -A 16h00 : la Grande Foux et les Platanes ne coulent pas. Le niveau d’eau dans le Figuier est remonté de 4 m par rapport à la sonde (estimation).

  3. -A 22h30 : la Grande Foux et les Platanes ne coulent pas.


        Observations le 30 septembre 2012 :


- Météo : Pluie (2 mm)

- à 9h30 : la Grande Foux et les Platanes commencent à couler.

  1. -Niveau d’eau dans la retenue : 100,28 m NGF à 10h00 ( capteur usine )


           Les mesures de débit à 11h00 pour les 2 sources donnent :


  1. -19 l/s pour les Platanes

  2. -15 l/s pour la Foux


            Les mesures de débit cumulées à 11h00 pour les 2 sources donnent : 34 l/s


        Observations le 01 octobre 2012 :


  1. -Niveau d’eau dans la retenue : 100,67 m à 10h00 ( capteur usine )


          Les mesures de débit à 9h24 pour les 2 sources donnent :


  1. -42 l/s pour les Platanes

  2. -31 l/s pour la Foux


            Les mesures de débit cumulées à 9h24 pour les 2 sources donnent : 73 l/s

       

         Observations le 02 octobre 2012 :


  1. -Niveau d’eau dans la retenue : 100,73 m à 10h00 ( capteur usine )

  2. -la hauteur d’eau dans le Ragas est de 102,48 m NGF


            Les mesures de débit à 9h24 pour les 2 sources donnent :


  1. -49 l/s pour les Platanes

  2. -31 l/s pour la Foux


          Les mesures de débit cumulées à 8h45 pour les 2 sources donnent : 80 l/s

Essai de pompage du 02-05 octobre 2012 : 

   

       L’objectif de ce dernier essai de pompage (outre de s’informer sur les capacités hydrogéologique du système karstique), c’est de tester l’ouvrage hydraulique (conduite Ragas) et la pompe par une sollicitation forcée.

     

    Déroulement des opérations du 02 octobre


  1. -Arrêt des lâcher d’eau à 11h15, le niveau d’eau du barrage est bas (100,73 m NGF). 

- Lancement de l'essai de pompage à 10h00. Le débit de la pompe est de 230 l/s.


    Les sources sont en décrues dès le lancement du pompage :


- A 12h54, les sources ne coulent plus, le niveau d’eau baisse rapidement.

  1. -Baisse rapide du niveau d’eau du Ragas, au début 5 cm toutes les 10 minutes, puis entre 3 et 4 cm.


      Déroulement des opérations du 03 octobre


- Le niveau d’eau du barrage est de 100,70 m NGF.

- Changement débit pompe à 9h , on passe de 211 à 160 l/s.

- Changement débit pompe à 15h , on passe à 180 l/s.

- Changement débit pompe à 16h30 , on passe à 190 l/s.


      Déroulement des opérations du 04 octobre


  1. -Le niveau d’eau du barrage est de 100,62 m NGF.

  2. -Le débit de la pompe est de 189 l/s


     Les Sondes Diver du Ragas sont hors d’eau, à 15h45 nous déplaçons la sonde Hydreka et la positionnons 2,34 m plus bas au niveau du palier du siphon.


       Déroulement des opérations du 05 octobre


- A 9h30, La sonde Hydreka indique : 0,23 m. Nous avons perdu 2 mètres en 18h, soit une vitesse moyenne de 11 à 12 cm par heure.


    Nous descendons jusqu’au siphon avec les plongeurs de Scaphtek. Un bruit d’eau attire notre attention, en fait, de l’eau s’écoule par un petit trou cylindrique de 5 cm de diamètre, 50 cm au dessus du niveau d’eau du siphon.

    Nous supposons qu’il s’agit du trou foré de la conduite piezo lors du creusement du tunnel Ragas. L’eau qui s’écoule serait donc en fait l’eau du tunnel.

    Lors la plongée, les plongeurs découvrent  les 2 conduites des prises d’eau des tuyaux de 200 mm, preuve irréfutable de la jonction entre le tunnel Ragas et le gouffre.  Ces conduites se trouvent approximativement au raz de l’eau pour la première et à 30 cm sous le niveau d’eau du siphon.


- Vers 11h40, la pompe aspire de l’air par le conduit qui se trouve au raz de l’eau, d’ailleurs un bruit de succion se fait de plus en plus fort. L’arrivée d’eau n’est pas assez conséquente pour le débit actuel de la pompe (180 l/s). 


- Juste avant 12h, la pompe atteint le seuil critique, le débit varie de 180 l/s à 30 l/s, en urgence nous l’arrêtons à 12h05 .

- A 12h41, relance de la pompe a un débit plus modéré : 120 l/s.

  1. -A 14h30, le débit de la pompe est encore trop élevé, elle aspire de l’air, nous réduisons le débit pour laisser le niveau d’eau du Ragas remonter. On passe à 80 l/s.


    C’est la fin de cet essai de pompage. Nous passons à la phase stabilisation des débits.


    Nous prolongeons le tube guide sonde jusqu’au palier du siphon.

- A 16h34 nous relevons les données des 2 sondes CTD Diver (Véolia et Université Aix-Marseille).

- Descente des 3 sondes dans le tube guide sonde et relance à 17h00. Les sondes se trouvent dorénavant à la côte : 91,827 NGF.


Relève de la sonde à Saint Antoine

Mesure du débit à Saint Antoine

Relève de la sonde à la Baume de Dardennes

mesure du débit à la Baume de Dardennes

  1. -Installation CTD diver Ragas véolia n° m3108 calibre 0-100 m (Véolia) étalonnée le 12/09/12.

  2. -Lancée à 11h00 , 1 mesure toute les 5 minutes.

  3. -Installation CTD diver Ragas fac n° k7043 calibre 0-100 m (Aix-Marseille-Cerege) étalonnée le 12/09/12.

- Lancée à 11h00 , 1 mesure toute les 5 minutes.

  1. -Installation dans l’usine de Dardennes de la diver Baro n° i80701 étalonnée le 12/09/12.

  2. -Lancée à 11h00 , 1 mesure toute les 5 minutes.

installation du tube guide sonde dans le Ragas

Mise en place d’un ballon pour empêcher l’eau de la retenue de Dardennes d’entrer dans la conduite du tunnel Ragas

L’entrée de la source du Figuier

Niveau d’eau dans la retenue

le 13/09/12

le ROV Syera

L’intérieur de la source du Figuier

Le Figuier

La Gde Foux

Les Platanes

Désobstruction et équipement de la source des Platanes (21 septembre 2012) : 

   

   Pour rappel, la source des Platanes se trouve en rive droite du thalweg du Ragas à proximité de l’ancien chemin du Revest, 20 mètres en aval de la Grande Foux et fut tamponné en septembre 1908 par la CGE et équipé d’un conduit (diamètre 400) avec vanne. Le 19 septembre, nous avions procédé à une legère désobstruction du point haut de l’exutoire à la recherche des vannes et tuyaux de 1908. Nous ne les avions pas trouvé. Donc impossibilité de mettre en place la sonde prévue pour le suivi.


    Le vendredi 21 septembre  avec l’aide d’une mini-pelle nous recherchons les maçonneries et les conduits cylindriques de 1908. 

   

    Nous avons creusé sur 2 m de profondeur et 4m de longueur, nous n’avons rien trouvé.

   

    Nous supposons que la tête de vanne et les tuyaux ont déjà été retirés, mais aucune archive n’en parle.


    Bref, nous Installons un tube acier de 3m de long dans le trou d’eau, il servira à mettre une sonde pour vérifier et surveiller le niveau piézométrique, la conductivité et la température de la source des Platanes.


    Mise en place de la sonde au fond du tube métallique (3m) de la source des Platanes :


- sonde CTD diver véolia n° K8884 calibre 0-50 m (Véolia) étalonnée le 12/09/12.

  1. -Lancé le 21/09/12 à 15h00 , 1 mesure toutes les 5 minutes

  2. -Mise dans le piézo à 15h17, la première mesure s’effectuera à 15h20.

  3. -Le niveau d’eau mesuré dans le piézo est de 73 cm.

  4. -Le niveau d’eau dans la retenue est de 100,43 m NGF.

  5. -Le débit d’écoulement en gravitaire du tunnel Ragas est de 90 l/s.

Désobstruction et équipement de la source de la Grande Foux (21 septembre 2012) : 

  

    Pour rappel cette source captée et canalisée se trouve en rive droite du thalweg du Ragas à proximité de l’ancien chemin du Revest.

   

   Le tamponnement en 1908 par la CGE fut totalement illusoire. Les anciens documents précisent qu’il s’agit d’une galerie naturelle d’une quinzaine de mètres sur 3  de profondeur.


  Lors de notre premier repérage (19/09/12), l’exutoire de la grande Foux est colmaté par des sédiments, le siphon topographié par la CGE est introuvable. 


    Le 21 septembre, nous profitons de la mini-pelle pour désobstruer la source de la Grande Foux. En creusant profondément, on retrouve assez rapidement l’eau qui représente le niveau d’eau piézométrique de la source. Par contre, on ne retrouve pas le siphon, ni sa galerie naturelle..


    Installation d’une échelle de niveau (mètre ruban) sur un goujon pour surveiller manuellement le niveau d’eau de la source. 

Niveau d’eau du barrage le 17/09/12 :

102,8 m NGF

Niveau d’eau du barrage le 19/02/12 :

100,3 m NGF

La crépine (103 m NGF) étant hors d’eau, ouverture des vannes de fond pour baisser le niveau d’eau de la retenue.

Source des platanes sous l’eau

le 17/09/12 : 102,8 m NGF

Source des platanes dénoyée

le 19/09/12 : 102,8 m NGF

Source de la grande Foux sous l’eau

le 17/09/12 : 102,8 m NGF

Source la grande Foux dénoyée

le 19/09/12 : 102,8 m NGF

Description de la station de pompage et du Barrage : 

   

   L’équipe de Véolia implante la station d’essai de pompage et ses équipements de suivi pour assurer le pilotage de la pompe et la coordination des travaux.

     Le prélèvement sera réalisé par un pompage direct sur la conduite (DN500 fonte) en sortie de la galerie du Ragas.

      Le raccordement s’est fait sur la conduite DN 400 d’alimentation de l’usine. Un débitmètre permettra de connaître les débits et volumes pompés.


        Nature de la pompe : Groupe électropompe Type KSB SERIE ETA monobloc montage horizontal, Tension 3x 380V + Variateur de fréquence HMT: 200l/s à 15 m de HMT.


        Mesure du débit : Débitmètre électromagnétique DN 300 mm sortie 4-mA, montage entre cônes.


Les eaux pompées sur la conduite du Ragas seront refoulées directement vers l’usine, où elles seront  soit utilisées pour la production d’eau potable, soit rejetées en surverse vers le Las.


        La crépine de la retenue à la cote 103 m NGF absorbe le trop plein d’eau pour alimenter l’usine de Dardennes.


        Les vannes de fond, permettent l’évacuation de l’eau de la retenue vers le Las.

Usine

Tunnel Ragas

Station de

pompage

Refoulement

vers usine

Vannes de fond

Crépine, cote 103 mNGF

Rejet dans le Las

Le Las

Pompe vortex

Débitmètre

Aspiration depuis la conduite du Ragas

Refoulement vers l’usine

Obstruction du drain traversant le bouchon

Niveau d’eau du barrage le 21/02/12 :

100,43 m NGF

Désobstruction au tractopelle

Mise en place du tube sonde

Mise en route de la sonde

Les anciens plans de la CGE de la source des Platanes

Désobstruction au tractopelle

Les anciens plans de la CGE de la source des Platanes

Niveau d’eau de la retenue plus haut

Source de la grande Foux en eau

Mesure du Débit

Source des Platanes en eau

Sources des Platanes et de la Grande Foux sourdent 

Posté à l’entrée du Ragas, nous suivons l’évolution du niveau d’eau dans le Ragas sur la sonde Hydreka...

Nouvelle exploration et installation d’une sonde dans la source du Figuier (27 septembre 2012)


    Le 27 septembre, à 23h30, suite à l’essai de pompage, la source du Figuier est a son niveau minimum. Nous descendons un puits de 8 m. Nous observons quelques petites laisse d’eau par ci par là. 


    Nous mettons en place une sonde CTD Diver 0-50m prêté par l’université Aix-Marseille-Cerege.


    Elle trempe légèrement dans l’eau et nous permettra de surveiller la remontée du niveau d’eau.

  1. -Lancement de la sonde à 23h30 le 27/09/12, hauteur d’eau 10 cm.


    Le jeudi 4 octobre, nous descendons au fond de la source, l’eau s’est retirée plus bas entre une trémie et une diaclase siphonnante à 1,50 m environ de la sonde. Siphon impénétrable pour l’homme et le ROV.

Levés topographiques du barrage de Dardennes au gouffre du Ragas (03 octobre 2012)



Essai de pompage du 26-28 septembre 2012 : le niveau d’eau dans le Ragas est de 94,61 NGF

Le PC de Véolia, le niveau d’eau dans la retenue et dans la source de la Grande Foux

Le 04 octobre 2012 : la source du Figuier est dénoyée

Niveau d’eau du barrage le 02/10/12 : 100,73 m NGF. Il est 8h45, les 2 sources crachent leurs eaux sous un soleil radieux. Un nouveau essai de pompage va débuter dans quelques heures...

Niveau d’eau du barrage le 02/10/12 : 100,73 m NGF. Il est 12h45, les 2 sources ne coulent plus. Il n’y a pratiquement plus d’eau dans le Piézo des Platanes, et le niveau de la Grande Foux baisse à vue d’oeil.

Niveau d’eau du barrage le 02/10/12 : 100,72 m NGF. Il est 17h00. 

Niveau d’eau du Ragas le 05/10/12 : 92 m NGF. Il est 10h00, les plongeurs trouvent les 2 conduites des prises d’eau qui jonctionnent avec la galerie souterraine du Ragas.

Cote minimal atteinte lors du pompage : 92 m NGF , le 5/10/12 à 12h00

Niveau des sondes diver à partir du 5/10/12-17h00 : 91,827 m NGF

Tube porte-sondes

Plaquette 123,00 m NGF

capteur de surverse seuil Ragas : 148,975 m NGF

Plaquette 149,075 m NGF

capteur de surverse barrage : 122,610 m NGF

75, 110 m NGF 

Conclusions sommaire sur les essais de pompage du Ragas septembre / octobre 2012



La majeure partie de la pluviomètrie est survenue après la fin des essais de pompage (à partir du 21/10/12).

Mise à jour : le 2/05/16


Page réalisée : T.Lamarque

Article : T.Lamarque, Luc Rossi, P.Maurel,T.Cavalera

Photos : T.Lamarque, P.Maurel, L.Rossi

Vidéos : T.Lamarque, P.Maurel,

Infographie : Spélé-H2O, P.Maurel, JP.Lucot

Galerie photos de l’opération 2012

Essai du 26-28/09/12 

Essai du 02-05/10/12 

Arrêt d’exploitation du 26/09 au 02/10/12

Rejet dans le Las essais de pompage Ragas

Schémas 1 : Résultats des essais de pompage au gouffre du ragas

    Les essais de pompage au Ragas indiquent :


  1. -Les sources étudiés (Platane, Figuier et Grande Foux) et le gouffre du Ragas forment un système karstique unique et sont connectés hydrauliquement. La liaison hydraulique est directe et vraisemblablement liée à une connexion de type «conduit» (tarissement et réapparition des sources rapides).

  2. -Le dénoyage lors des essais de pompage est très rapide montrant une faible capacité de recharge de l’aquifère (pour une profondeur de pompage testée jusqu’à 92m NGF).

  3. -Les débits sont relativement les mêmes entre la conduite du Ragas en gravitaire (100 l/s) et les sources de la retenues étudiées (90 l/s). 

  4. -En dessous de la cote 100m NGF, la retenue n’est plus connectée hydrauliquement au gouffre du Ragas. Le niveau de base de ce système est constitué par les sources pérennes du Platane, et de la grande Foux (102m NGF).

  5. -La conductivité électrique et la température des eaux du Ragas et de ses sources n’ont pratiquement pas variées lors des essais.


    Le suivi Physico-chimique sur les sources de Saint Antoine et la Baume de Dardennes montrent :


  1. -Que les rejets des eaux dans le Las des essais de pompages au ragas n’ont pas influencé la température,  et la hauteur d’eau à la baume de Dardennes (schémas 2).

  2. -Par contre, on remarque des fortes variations de la conductivité électrique et du débit à la source Saint Antoine (schémas 2). Ces variations seraient issues des nombreuses pertes se situant dans le cours d’eau du Las, influencées par les différents débits d’eau de rejet du pompage Ragas.

Schémas 2 : résultats des essais de pompage au ragas sur les sources de Saint Antoine et la Baume de dardennes